Édith Jacob

Professeure certifiée de FLS

PORTRAIT d’Édith Jacob, Professeure certifiée de français langue seconde (FLS) et fondatrice de Key Language Solutions

Cette année, nous avons célébré le 20e anniversaire des Rendez-vous de la Francophonie ! Les Rendez-vous de la Francophonie (RVF) font partie des manifestations entourant la Journée internationale de la Francophonie (20 mars), journée organisée chaque année pour promouvoir la langue française et ses multiples expressions culturelles. Les activités sont chapeautées par La Fondation canadienne pour le dialogue des cultures, organisme qui vise à promouvoir et à soutenir le dialogue et le rapprochement entre les communautés francophones et acadiennes et toutes les collectivités de la société canadienne.

J’ai donc le plaisir de dresser le portrait d’Édith Jacob que je considère comme une ambassadrice de la langue et la culture française dans notre belle vallée. La phrase qui m’a le plus marquée lors de notre rencontre est d’ailleurs la suivante : « Que la langue française soit notre langue maternelle ou notre langue seconde, nous appartenons tous à la grande famille de la francophonie ! »

Quelles raisons t’ont poussé à créer ton organisme, Key Language Solutions ?

En tant que francophone hors du Québec, j’avais le goût de partager ma culture et ma langue. Également francophile, je voulais garder ma langue en la pratiquant et ne pas risquer de perdre mon français.

Je voulais aussi que mon organisme réponde bien aux besoins des francophones et francophiles de la vallée : je propose des services de traduction, d’enseignement du français aux adultes ainsi qu’un soutien aux enfants inscrits aux programmes francophone et d’immersion française. La population que je sers est de tout âge : ce sont des adultes, des parents dont les enfants étudient en immersion française, ou des personnes à la retraite qui souhaitent voyager ou des personnes qui ont perdu la pratique de leur français. J’offre aussi du tutorat aux élèves de la 1re à la 12e année. Je suis assez flexible pour accommoder au mieux mes clients : j’enseigne par petit groupe ou en privé et je donne du tutorat à la maison auprès des enfants.

En quoi consiste ton travail ?

En tant que professeure certifiée de français langue seconde, je propose plusieurs services :

– Le Club jeunesse après les cours à l’école Puntledge de Courtenay qui est un programme d’aide aux devoirs. Mon but est de parler et de discuter avec les élèves pour leur faciliter l’apprentissage du français (groupe de 10).

– Quand j’enseigne la langue française auprès des adultes, je mets l’accent sur la pratique de l’oral. J’essaie de créer une atmosphère plaisante et conviviale pour stimuler l’interaction orale avec mon ou mes interlocuteurs. Avec 25 ans d’expérience, j’ai aussi appris à faire des cours sur mesure : au début, je suivais le curriculum, mais maintenant, je m’adapte en fonction des intérêts des étudiants et sélectionne des éléments du curriculum. Par exemple, les parents d’élèves en immersion française sont plus intéressés d’apprendre les différences entre les accents aigus et graves, tandis que les personnes à la retraite voudront en savoir davantage sur le vocabulaire du restaurant ou de la gare.

As-tu fait des études ou suivi une formation ?

J’ai étudié à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) qui est reconnue pour ses cours de langue française. Je détiens aussi un certificat d’enseignement du Community College de Vancouver. Malgré mon expérience, je suis toujours en apprentissage !

Quel a été ton cheminement professionnel ?

À mon arrivée en 1988 en Colombie-Britannique, j’ai enseigné pour le collège Éducacentre, le collège francophone de la C.-B., ici dans la vallée. Dans les années 1990, il y a eu des réductions de budget et notre antenne a fermé : j’ai alors été embauchée pour développer des programmes pédagogiques afin de satisfaire les besoins des différentes clientèles. En tant que professeurs, nous adaptons souvent nos méthodes en fonction de nos élèves. À partir de 1993, j’ai commencé à donner des cours d’alphabétisation : par exemple, l’un des programmes était la « Refrancisation » pour des francophones vivant dans des milieux anglophones et ayant perdu leur français, mais qui désiraient renouer avec leur langue maternelle pour le parler avec leurs petits-enfants.

Qu’aimes-tu le plus dans ton travail ?

Le contact avec les gens et la relation que je développe avec mes élèves. C’est toujours valorisant et gratifiant quand des personnes partent en voyage au Québec ou en France et qu’elles reviennent ravies, car elles ont pu interagir en français et n’ont pas été freinées par la barrière de la langue.

J’aime partager et transmettre des éléments en lien avec la culture et la langue française. Par exemple, en février nous parlons du Carnaval de Québec, en mars, du temps des sucres et je leur envoie des liens pour qu’ils puissent écouter ou regarder des artistes francophones du Québec et de la France.

Quel est ton plus grand défi ?

Mon plus grand défi est de trouver le ou les moyens pour que mes élèves pratiquent le français en dehors des cours ou à l’extérieur du cadre scolaire. Je suis souvent à la recherche d’opportunités pour qu’ils interagissent en français dans des situations du quotidien.

As-tu une anecdote ou une blague à partager avec nous ?

Oui, j’en ai plusieurs et celle qui me vient en premier en tête est la suivante ; il faut un nombre minimum de participants pour commencer une classe pour les adultes. Une femme qui venait de s’inscrire m’a appelée plusieurs fois pour me demander si j’avais assez de participants, et si nous n’étions pas assez, elle proposait de faire venir son mari. J’étais bien impressionnée par sa motivation et son enthousiasme.

Lors du premier cours, je demande à mes élèves quelles raisons les motivent à vouloir apprendre le français et cette femme nous annonce qu’elle vient de renouer avec sa fille qu’elle avait dû donner en adoption et que celle-ci a grandi au Québec. À ce moment précis, j’ai trouvé ça tellement gratifiant de pouvoir aider les gens et de faire une différence aussi profonde dans leur vie.

Si tu étais un mot français, lequel serais-tu et pourquoi ?

De loin l’exercice le plus difficile ; je dirais « étoile ». J’adore les étoiles qui sont à la fois scintillantes et discrètes. Elles sont omniprésentes même quand on ne les voit pas. Elles peuvent être filantes et exaucer vos vœux, elles sont donc remplies d’espoir !

Être francophone ou francophile, est-ce un atout ? Ça veut dire quoi ?

Bien sûr que c’est un atout ! Je suis à la fois francophone et francophile et ayant eu la chance de faire le tour du Canada et de rencontrer toutes ces personnes qui parlent français, je fais partie de la grande famille de la francophonie. J’ai l’impression qu’en partageant cette langue et ce savoir-faire, nous sommes tous unis par un lien culturel très fort.

Propos recueillis par Vanessa Groult

 

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