PORTRAIT de Paül Gagnon, accordeur de piano dans la vallée de Comox
Est-ce que vous jouez du piano ? Est-ce qu’il y a des pianistes dans votre entourage ?
Je ne sais jouer d’aucun instrument de musique à part la flûte quand j’étais sur les bancs de l’école. Ce dont je me souviens, ce sont les cahiers de partition. L’alignement des notes sur les 5 lignes est comme une magnifique calligraphie, un langage universel et intemporel : la musique.
Les quelques pianistes de mon entourage me disent souvent que lorsqu’ils aperçoivent un piano, l’instrument les appelle, ils ont envie de le toucher et de jouer : c’est plus fort qu’eux ! En jouant, ils peuvent ainsi déposer leurs émotions. Ces sentiments trouvent résonance dans la célèbre citation de Chopin : « C’est affreux quand quelque chose vous préoccupe, de ne pas avoir une âme à laquelle vous décharger. Tu sais ce que je veux dire. Je raconte à mon piano les choses que je te disais. »
L’accordeur est la personne qui accorde le piano, ce métier de l’ombre est grandement apprécié des pianistes. Pour que le pianiste puisse s’exprimer et jouer de son instrument, il faut que celui-ci soit bien accordé. Ce travail demande beaucoup de patience et d’attention aux détails. Je vous invite à lire le portrait de Paül Gagnon, accordeur de piano depuis 2007 dans la vallée de Comox.
Quelles raisons t’ont poussé à devenir accordeur de piano ?
Quand j’avais 16 ans, on avait un piano à queue dans la maison, car ma mère jouait du piano. Un accordeur venait souvent à la maison, mais un jour il eut la chance d’avoir un contrat pour accorder les pianos auprès de Radio-Canada au Québec. Comme cette opportunité de travail occuperait la majorité de son temps, il m’a alors offert de me montrer comment accorder notre piano, il m’a montré plusieurs manipulations et techniques de base.
Lorsque je suis arrivé en Colombie-Britannique, j’ai occupé différents travaux, liés à la sylviculture à travers la province. Pendant les saisons mortes, je passais beaucoup de temps à accorder les pianos sur l’île Hornby. J’y suis allé chaque hiver pendant 15 ans.
J’ai déménagé en 2007 à Courtenay, car je ne pouvais plus travailler dans les arbres. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me concentrer sur mon talent d’accordeur et de démarrer mon entreprise.
Quels services offrez-vous ?
J’offre plusieurs services :
As-tu fait des études ou suivi une formation particulière ?
J’ai commencé à jouer du piano dès l’âge de 5 ans.
J’ai acquis la plupart de mes connaissances d’accordeur en lisant beaucoup sur le sujet, en échangeant avec des collègues, des professionnels et des passionnés et bien entendu, en pratiquant. Comme le dit si bien l’expression « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ».
Quand je me suis installé à Courtenay je connaissais le « piano technician » de la région qui m’a beaucoup aidé à démarrer mon entreprise. Nous avons échangé beaucoup de conseils et il m’a donné plusieurs livres sur les pianos. J’entretenais également une relation privilégiée avec mon fournisseur de pièces de pianos à Montréal. L’échange de savoirs et d’expériences m’a permis de renforcer mes compétences d’accordeur de piano.
Quel a été ton cheminement professionnel ?
Au début, comme je l’ai mentionné plus tôt, j’étais accordeur de façon ponctuelle quand j’en avais le temps. J’ai alors acquis une certaine expérience et comme la demande était présente j’ai décidé de commencer ma propre petite entreprise officiellement en 2007 dans la vallée de Comox.
J’ai choisi le nom « Paoul’s Piano Services » avec un S au mot service, car je voulais spécifier que j’offrais différents services autres que juste d’accorder des pianos… (ex. réparateur, performances, enseignant de piano pour intermédiaire seulement, etc…).
Qu’aimes-tu le plus dans ton travail ?
Ce qui me satisfait le plus est de faire revivre un vieux piano. C’est comme si j’offrais une seconde vie à ce piano et bien souvent les propriétaires sont aussi enthousiastes que moi de redécouvrir ce piano.
C’est comme un vieux bateau : il suffit de changer quelques pièces pour qu’il fonctionne comme avant et que chacun retrouve du plaisir à en jouer.
Quel est ton plus grand défi ?
De devoir informer le client ou la cliente de la fin de vie de leur piano et de s’en débarrasser pour de bon. Cette situation m’est arrivée quelquefois : c’est toujours crève-cœur d’être le porteur de cette nouvelle.
Parfois il n’est pas possible de faire revivre des pianos, notamment tous les pianos entièrement faits de bois sans aucune pièce de métal, qui n’ont pas été construits de façon durable.
As-tu une anecdote à partager avec nous ?
J’en ai plusieurs :
Si tu étais un mot français, lequel serais-tu et pourquoi ?
Perfectionniste ! Car c’est à la fois un de mes traits de caractère et mon métier d’accordeur exige une grande précision.
Être francophone est-ce un atout ? Ça veut dire quoi ?
Dans mon cas, cela ne semble pas m’avantager spécialement.
Propos recueillis par Vanessa Groult
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